Bonjour à tous ! Cette semaine, nous allons nous intéresser aux quatre temps de la mémorisation à long terme. Pour les auteurs du livre Former avec le Funny Learning, ces quatre temps sont les suivants : l’encodage, le stockage, la restitution et l’oubli.
Premier temps : l’encodage
Lorsque nous percevons un stimulus sensoriel, le cerveau va chercher à donner un sens à celle-ci. S’il s’agit d’une information que l’on découvre pour la première fois, le cerveau va encoder l’information.
On peut voir l’encodage d’une information comme un découpage éclaté de celle-ci. Imaginez que votre information est un fruit que vous réduisez en purée dans un mixeur avant de l’étaler sur toute la surface d’un gâteau. L’encodage fonctionne de la même façon : l’information est découpée, puis stockée dans ses parois internes à l’aide de connexions neuronales. Le schéma final de ces connexions neuronales s’appelle l’engramme.
Cet encodage peut se faire de façon automatique (c’est le cas des souvenirs) ou de façon volontaire.
En formation, cette étape est cruciale. En effet, l’engramme est a priori stocké dans les zones du cerveau ayant traité l’information lorsqu’elle a été perçue pour la première fois. Multiplier les canaux sensoriels permet donc de multiplier les zones de stockage de cet engramme.
De plus, pour une même information, chaque apprenant génèrera un engramme différent. Se centrer sur l’apprenant permet donc d’augmenter les chances de faire un encodage fiable de l’information dans la mémoire de celui-ci.
Deuxième temps : le stockage
Une fois que notre cerveau a encodé l’information le stockage commence.
Au début de l’apprentissage, le stockage de l’information reste fragile. En effet, celui-ci est principalement concentré dans la mémoire à court terme. Pour augmenter la stabilité du stockage en mémoire, il faut donc faire des répétitions. Plus on fera de répétitions, plus l’encodage se renforcera : on mémorisera plus durablement l’information. Si vous voulez en savoir plus sur ce point, je vous renvoie à ces précédents articles : comment répéter et avec quel espacement.
Le stockage est renforcé s’il est relié à d’autres souvenirs. Ainsi, se servir d’éléments déjà connus par les apprenants permet de connecter cette nouvelle information aux informations déjà connues, et renforce donc l’encodage de l’information.
Troisième temps : la restitution
Lorsque notre cerveau stocke une information, on peut la mobiliser pour l’exploiter : c’est l’étape de restitution. Cette mobilisation implique d’extraire l’information stockée dans la mémoire à long terme pour la copier dans notre mémoire de travail. Plus le souvenir sera encodé et structuré, plus il sera facile de le retrouver.
La restitution de l’information peut se faire de deux façons :
- le rappel, qui nécessite une investigation pour reconstruire un souvenir à partir de données fragmentées
- la reconnaissance, qui s’appuie sur un indice pour faire ressurgir l’information.
Dernier temps : l’oubli
Si nous ne répétons pas et ne restituons pas les informations mémorisées, le cerveau rend leur stockage de moins en moins fiable, puis finit par les supprimer de la mémoire.
Cette étape d’oubli est nécessaire pour notre cerveau. En oubliant des informations non essentielles, on libère de la place pour pouvoir stocker de nouvelles choses.
Pour finir : l’infographie
Nous avons vu que la mémorisation à long terme fonctionne comme un moteur à 4 temps :
- l’encodage est la première étape, c’est la traduction du stimulus sensoriel en information compréhensible pour le cerveau
- ensuite vient le stockage de l’information, dont la fiabilité augmente avec le nombre de répétitions
- une fois que le cerveau a stocké l’information en mémoire, celle-ci peut être restituée
- enfin, une information non utilisée finit par être oubliée
Je vous laisse avec l’infographie de la semaine, et je vous retrouve la semaine prochaine pour un article sur les sept pièges de la mémoire.