Bonjour à tous, et bienvenue dans cette série d’articles dédiée au livre Former avec le funny learning, écrit par Brigitte Boussuat et Jean Lefebvre. Parmi les nombreux sujets abordés dans ce livre, je voulais revenir sur un sujet que je trouve essentiel à connaître lorsque l’on est amené à former ou à enseigner : l’effet Pygmalion.
Pygmalion dans la mythologie
Dans la mythologie grecque, Pygmalion est un sculpteur vivant sur l’île de Chypre. Sur cette île, les femmes ont des mœurs légères, ce qui déplaît au sculpteur. Pygmalion décide donc de rester célibataire.
Un jour, il sculpte une femme dans de l’ivoire. L’œuvre d’art est si parfaitement réalisée que Pygmalion tombe amoureux de la jeune femme en pierre. Le sculpteur finit par implorer la déesse Aphrodite de lui accorder la chance de rencontrer une femme identique à la sculpture. La déesse lui accordera son souhait en transformant la sculpture d’ivoire en femme vivante, et Pygmalion épousera cette statue.
Si vous voulez creuser un peu plus le mythe, je vous redirige vers cette vidéo bien faite de Rendez-Vous Conte !
Le mythe de Pygmalion sera par la suite repris dans de nombreuses œuvres, et notamment dans la pièce de théâtre Pygmalion de George Bernard Shaw en 1914. Dans cette pièce, la statue est transformée en fleuriste pauvre. Au cours de cette pièce, la fleuriste se transforme en aristocrate. Le point important de cette pièce est que la transformation est réussie non pas grâce à l’acquisition des codes nécessaires pour évoluer dans un milieu aristocratique, mais grâce à l’acceptation des autres aristocrates. Cette pièce met donc en avant l’impact des attentes que les autres peuvent projeter sur les autres.
Pygmalion dans la pédagogie
Lorsque j’étais en troisième, j’ai eu une professeure de mathématiques qui pensait que, parce que nous étions en classe européenne allemand, nous n’avions pas d’intérêt pour sa matière.
Résultat : pendant toutes mes études, j’ai considéré que j’étais nulle en maths. Pourtant, j’ai fini par faire une thèse dans un domaine utilisant des mathématiques : la fouille de données appliquée à la chimie.
Ceci est un parfait exemple de l’effet Pygmalion.
Des études menées par Rosenthal et Jacobson ont également montré ce phénomène. Ils ont fait passer des tests de QI a des élèves, puis ont « transmis » ces résultats à leurs professeurs. Pour certains élèves, les résultats transmis ont été surévalués de 20 %. À la fin de l’année, les élèves repassent le test. Les élèves dont les résultats initiaux étaient surévalués ont obtenus de meilleurs résultats que les autres.
L’attente que l’on projette sur les apprenants a une influence sur les performances de ceux-ci. Et il est, à mon avis, primordial de s’en souvenir lorsque nous formons ou que nous enseignons.
Pour finir : l’infographie
Si nous voulons que les apprenants aient de bons résultats, il faut croire en eux. Dans ce contexte, la bienveillance et l’attitude positive sont des éléments cruciaux.
Je vous laisse avec l’infographie de la semaine, et vous retrouve la semaine prochaine pour un article dédié aux cinq systèmes de mémoire.