Bonjour à tous ! Cette semaine, on continue l’exploration du livre Construire et animer une session de formation de Bernard Lamailloux avec le thème des pédagogies décalées.
La semaine précédente, nous avons vu les grands courants historiques de la pédagogie. Ces courants se retrouvent encore dans certaines méthodes employées en formation.
Mais ce ne sont pas les seules ressources que l’on peut exploiter pour animer des formations, et c’est ce que l’on va voir dans cet article.
Les cartes heuristiques
Formalisées par Tony Buzan dans les années 1970, les cartes heuristiques, cartes mentales, schémas heuristiques ou mind maps sont des schémas structurant les idées de façon hiérarchisée. Généralement, on place au centre l’idée principale de la carte (par exemple : comment rester concentrer ?). De cette idée centrale, on fait découler le plan dans les grandes lignes, puis petit à petit on affine les idées que l’on veut faire figurer dessus. C’est un peu comme un arbre : on part du tronc principal pour aller vers les branches principales, puis les branches secondaire, pour enfin arriver aux feuilles.
Ces schémas sont très utiles pour :
- prendre des notes
- structurer des informations sur un sujet de façon visuelle
- pour faciliter la mémorisation
Si vous voulez explorer ce sujet, voici un lien intéressant.
L’accelerative learning
Cette approche est issue des travaux de Georgi Lozanov. Ce dernier a cherché à savoir si les individus ayant des bonnes capacités de mémorisation avaient des capacités particulières, ou bien s’ils avaient une méthode qui leur permettait de mieux mémoriser. Après étude, c’est la seconde hypothèse qui a été retenue.
L’accelerative learning cherche à éliminer les croyances limitantes de l’apprenant : oui, il est capable d’apprendre, et ce même s’il avait de mauvaises notes à l’école.
L’accelerative learning repose sur des principes que nous développeront dans le prochain article. Pour les plus curieux d’entre vous, voici un lien vers un article publié par Bernard Lamailloux.
Les neurosciences
Les neurosciences fournissent des informations essentielles pour améliorer l’apprentissage. Ils donnent notamment des clés pour :
- faire un bon usage des émotions lors des apprentissages
- favoriser la mémorisation
- comprendre et renforcer l’attention
- stimuler la créativité
C’est un sujet qui a largement été évoqué dans la série d’infographies sur le livre Neurolearning. Si le sujet vous intéresse, je vous encourage à consulter les articles précédents.
Les intelligences multiples
Cette théorie, développée par Howard Gardner, part du principe qu’il existe plusieurs formes d’intelligences. Le nombre de ces intelligences peut varier d’une source à l’autre. On retrouve généralement les intelligences suivantes :
- verbale et linguistique
- logico-mathématique
- musicale et rythmique
- visuelle et spatiale
- corporelle et kinesthésique
- intrapersonnelle
- interpersonnelle
On peut également ajouter à cette liste l’intelligence naturaliste et l’intelligence existentielle.
Cette théorie est très utile lorsque l’on manque de confiance en ses capacités, et permet de mettre en avant d’autres compétences que celles, valorisées, des domaines scientifiques. Ainsi, ce n’est pas parce l’on est mauvais en maths et bon en sport qu’on est un imbécile.
La Pensée Latérale
Dans les pédagogies décalées, on retrouve également la Pensée Latérale, une technique de résolution de problèmes développée par Edward de Bono. Elle consiste à chercher des solutions à un problème en explorant différentes pistes, en pensant « out of the box ».
Ce genre de pensée est très utile pour, par exemple :
- résoudre des énigmes ou des enquêtes
- trouver de nouvelles idées de création
- formuler de nouvelles hypothèses
Les mnémotechniques
Les mnémotechniques sont des astuces permettant de garder des informations en mémoire. On peut en rencontrer dès l’école primaire. Si je vous dis conjonctions de coordinations, il est probable que la phrase « Mais où est donc Ornicar » vous revienne.
Les mnémotechniques regroupent diverses méthodes de mémorisation telles que par exemple :
- la construction de phrases ou des mots (Maman Viendras-Tu Manger Jeudi Sur Une Nappe pour les planètes du système solaire)
- l’utilisation de gestes (pour la table de 9, baisser le doigt qui correspond au nombre à multiplier par neuf
- la transformation de nombres en mots (les décimales de pi)
- l’associations d’images (méthode des loci)
Dans ce domaine, on peut citer Cicéron, Pierre Hérigone ou encore Bruno Fürst.
Les jeux-cadres
Est-ce que vous avez déjà détourné un jeu connu (par exemple un taboo) à des fins pédagogiques ?
Si oui, vous avez utilisé des jeux-cadres sans le savoir.
Les jeux-cadres, développés par Thiagi (de son vrai nom Sivasailam Thiagarajan), reposent sur le concept suivant : un jeu, quel qu’il soit, est constitué d’un contenu et de règles. On peut donc, pour un jeu de règles défini, changer le contenu pour l’adapter à différentes situations.
Ainsi, avec les jeux-cadres on peut par exemple :
- mémoriser des nouvelles notions ou des nouvelles compétences
- faire des révisions
- travailler sur des projets
- favoriser la cohésion d’un groupe
- apprendre à vivre avec les autres
Pour finir : l’infographie
Bien qu’il soit intéressant pour un formateur de connaître les grands courants historiques de la pédagogie, il est important de prendre en compte d’autres approches pour favoriser l’apprentissage auprès des apprenants. Certaines de ces pédagogies décalées sont déjà utilisées, consciemment ou inconsciemment, comme par exemple l’utilisation de mnémotechniques, mais d’autres restent encore peu utilisées.
Je vous laisse avec cette infographie récapitulative, et je vous retrouve la semaine prochaine pour parler des principes partagés par ces pédagogies décalées, en particulier dans l’accelerative learning.